SI LE COEUR VOUS EN DIT...
... Suivez donc ce lien :
Non, non, je vous assure, il n’y a pas d’erreur. Le mot de la… faim, c’est un mot pour dire qu’on ne peut pas vivre une telle expérience de vie sans rester effectivement sur sa faim : faim de découvertes et d’apprentissage, faim de rencontres et d’amitié, faim de nouvelles voies, de nouvelles vues et de différence… Cela peut sembler pompeux mais enfin, je parle de toutes ces choses qui font vibrer la vie, auxquelles on est encore plus sensible et accro après un détour par les chemins de traverse.
Et puis, c’est également un mot pour ne pas vous laisser sur votre faim à vous. Non pas que la lecture de mon blog soit une chose tellement importante mais j’ai pensé que je vous devais quelques nouvelles. Alors voilà, cela fait un mois que je suis rentrée et je trouve la réintégration plutôt… « désintégrante » avec sa crise à toutes les sauces ! (Même le pays kiwi est touché par la crise et pourtant, les Kiwis restent fidèles à eux-mêmes, souriants et cordiaux. Pourquoi pas nous ?).
Comment fait-on pour essayer de revenir à la vie soi-disant « normale » - entre guillements évidemment ?
Le temps est un remède à bien des maux dit-on mais de ce « mal » de voyage, je ne veux pas être guérie qui me ramènera sûrement dans un nouveau voyage.
En attendant, je vais à un moment ou à un autre retourner travailler… à force de recherche.
En attendant, j’ai quelques – vrai(e)s – ami(e)s, la montagne, le sport, les livres… et le mystère de la vie qui fait parfois si bien les choses et parfois si mal.
Et puis, m’est venue l’idée d’un autre blog dont je vous ferai part bientôt.
Voilà, ce mot c’est inévitablement aussi le mot de la… fin : un grand merci de m’avoir accompagnée.
Bon printemps !
Dans ma chronique sydnéenne, je vous avais dit... et j'avais un peu oublié, c'est vrai - honte à moi... que je vous raconterais la légende des 3 Sisters des Blue Mountains.
Pour rappel, ces 3 Sisters sont trois rochers situés dans le parc des Blue Mountains à 80 kms environ de Sydney, Nouvelle-Galles du Sud - Australie. Ces trois rochers touchent les contreforts d'une falaise qui surplombe la vallée de Jamison à quelques kilomètres de Katoomba, se détachant ainsi sur un paysage magnifique. Ils sont nommés d'après les noms aborigènes de Meehi (922 m), Wimlah (918 m ) et Gunnedoo (906 m) qui étaient auparavant trois soeurs ayant forme humaine.
En fait, deux légendes courent à leur propos que je vous invite à découvrir juste là-dessous.
Version 1: Ces trois soeurs vivaient avec leur père appelé Tyawan dans la vallée où elles peuvent toujours être contemplées aujourd'hui. Leur père était un sorcier qui avait en sa possession un bâton magique. Un jour, pour protéger ses filles du Bunyip, terrible monstre des montagnes, il les transforma en trois pierres et se transforma lui-même en oiseau-lyre. Malheureusement, pendant cette manipulation, il perdit son bâton magique et dut attendre le départ du Bunyip pour se mettre à sa recherche. Toutefois, il ne parvint pas à le retrouver... Et les 3 Sisters demeurèrent ainsi pétrifiées pour l'éternité.
La légende dit que Tyawan est toujours à la recherche de son bâton magique... Aussi, si vous voyez un oiseau-lyre survoler cette région des Blue Mountains, ne soyez pas surpris !
Version 2 : Ces trois soeurs tombèrent amoureuses de trois frères d'une autre tribu mais les lois tribales interdisaient leur mariage. Les trois frères enlevèrent donc les trois soeurs déclenchant ainsi une guerre entre les deux tribus. Pour protéger les trois soeurs, un sorcier décida de les transformer en trois rochers et de ne leur rendre leur apparence normale qu'une fois la guerre terminée et les esprits apaisés. Hélas, le sorcier fut tué pendant la bataille et les trois soeurs ne purent revenir à leur état humain car personne ne savait comment les délivrer de leur sortilège désormais.
Et puis, j'en profite pour vous poser une question. Je vous avais dit que le nom des Blue Mountains provenait de l'étrange couleur bleutée qui s'en dégage parfois mais savez-vous d'où provient cette couleur bleutée ?
Il s'agirait donc d'une brume émise par les goutelettes huileuses transpirant des nombreux eucalyptus peuplant ce parc.
L'atterrissage se fait en douceur dans le petit aéroport de la seule et unique ville de Rarotonga, plus grande des Iles Cook : Avarua qui en est aussi la capitale. Il est 3:00 am, heure locale et nous sommes le mercredi 11/02 - nous avons fait un bond en arrière dans le temps. Une chaleur moite s'abat sur nos épaules... et oui, nous sommes si pres de l'Equateur.
Nous sommes accueillis, comme il se doit, par le joueur de ukulele local qui doit bien être le seul à tenir une méga forme au vu de l'heure avancée de la nuit. On nous glisse un collier de fleurs de tiaré ou d'hibiscus autour du cou et après avoir passé le contrôle du service immigration, nous rejoignons le bus qui nous emmène chacun aux portes de notre hébergement. Je me retrouve donc à 15 kms de là, dans le sud de l'ile, dans une maison d'hôtes où j'avais réservé une chambre sur internet quelques jours auparavant. Tout le monde dort - je ne sais pas très bien qui du reste - mais la clé de ma chambre est laissée en évidence dans une enveloppe à mon nom sur la table de la salle à manger. Je me retrouve très vite au fond de mon lit pour prendre un repos bien mérité : il est quand même 5:00 am.
La situation politique des Iles Cook n'est pas si simple. Assises en plein océan Pacifique, ces îles appartiennent à la Nouvelle Zélande mais sont malgré tout indépendantes. L'archipel des Iles Cook comprend 15 îles réparties en atolls au Nord et îles hautes volcaniques au Sud. Elles sont disséminées sur une surface totale de 2,2 millions de km2 soit presque la taille de l'Europe sans la Russie.
Cet archipel est donc constitué de deux groupes d'îles : d'une part les îles méridionales qui comprennent Rarotonga, Aitutaki, Atiu, MangaÏa, Mauke, Manuae et Takutea (au sud du Tropique du Capricorne) et d'autre part, les îles septentrionales qui comprennent Pukapuka, Tongareva (également appelée Penrhyn), Manihiki, Palmerston, Rakahanga, Suwarrow et Nassau (au nord du Tropique du Capricorne). On y parle anglais et maori bien sûr et la monnaie est le dollar NZ avec quelques pièces et un billet de 3 dollars frappés localement et qu'on ne trouve donc que sur ces îles.
Les habitants des Iles Cook sont des Polynésiens culturellement et linguistiquement apparentés aux Maoris de NZ mais aussi aux Maohis de Polynésie Française, aux Rapanuis de l'Ile de Pâques et aux Maolis Kanaka d'Hawaï. La composition ethnique révèle que les Polynésiens forment la grande majorité de la population avec 81,3 %. On distingue deux groupes de "sang mélé" : les Polynésiens/Européens et les Polynésiens/autres ethnies océaniennes, les Européens ne formant quant à eux qu'une minuscule partie de l'ensemble. Rarotonga et plus précisément sa capitale Avarua est le centre administratif des Iles Cook. Sa circonférence fait un peu plus de 30 kms et habitants et touristes s'y déplacent essentiellement en scooter. Il y a donc très peu de voitures sur l'île et en ce qui me concerne, je choisirai d'y circuler à vélo, un peu d'exercice physique ne me fera pas de mal, loin de là !
Il faut dire également que la route principale de l'île qui en fait le tour est limitée tout du long à 50 kms/h... et que comme dans tout pays qui se respecte, la police veille.
Je me lève donc très tard, vers midi et après une bonne douche, pars à la recherche d'un "bistrot" pour y prendre un petit déjeûner. Je n'ai que quelques pas à faire pour arriver à un petit café nommé "Victoria's Garden" où je salue l'heureuse propriétaire d'un "hello" sonore et d'un grand "I'm hungry" (j'ai faim). Me préparant un thé et me servant l'un de ses scones à la noix de coco, Victoria vient s'assoir à ma table avec beurre et confiture et tout en grignotant et le plus simplement du monde, nous entamons une longue conversation où tous les grands sujets d'actualité féminine prennent leur place : la situation de chacune, le boulot, le voyage, les cheveux blancs, les rides naissantes, les enfants et forcément, les hommes, etc, etc... Victoria, de deux ans moins âgée que moi, est donc rentrée des Etats-Unis il n'y a pas longtemps et avec l'aide de ses parents, a ouvert ce petit café auquel elle a annexé une activité de fleuriste en cultivant de nombreuses et belles plantes exotiques qu'elle vend à qui le souhaite. Elle vit seule pour le moment et a une fille de 26 ans. Elle est très ouverte et c'est un plaisir de discuter avec elle. Je reviendrai donc la voir tous les jours et une relation amicale s'installera entre nous. Elle réussira même à m'emmener à l'église le dimanche suivant et j'assisterai à un office, long mais si enjoué où les fidèles se lâchent, dansent et chantent. Il y a un véritable orchestre composé d'un orgue électronique, d'une ou deux guitares électriques, de tambourins et d'un saxophone. Ca change de nos tristes et ennuyeuses messes bien que je ne puisse dire s'il y a eu du changement car je n'ai pas mis les pieds à un office religieux depuis des lustres !
Ainsi, je me lance à la découverte de l'île. Cette île est protégée à environ 200 ou 300 m de son bord par une barrière de récifs qui fait du lagon une zone sans danger pour les nageurs et où l'eau est d'une limpidité telle qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un masque pour y voir évoluer des poissons en tous genres. Mais il fait chaud, attention aux coups de soleil !
Au premier abord, je ne trouve pas ces Polynésiens très accueillants ni souriants mais en les cotoyant de plus en plus près au fur et à mesure de la semaine, je découvre des gens très simples et chaleureux. Toutefois, comme le dit le slogan affiché sur la porte du poste de police, même si nous sommes au paradis, il y a des problèmes. Pour ma part, je ne pense pas que ce soit le paradis bien que les paysages soient d'une grande beauté, les couleurs si vives et chatoyantes, la chaleur toujours présente et ce, tout au long de l'année... Je visite la ville d'Avarua aux nombreux commerces censés appâter les touristes. Il faut savoir que le tourisme est la principale source de revenus de l'île et comme dans bien des îles, tout étant importé, le niveau de vie y est assez élevé si l'on souhaite vivre autrement que des denrées locales. Amateurs de camembert et vin rouge s'abstenir !
Mais moi, je veux du local et je m'inscris alors à une visite de l'île auprès d'une toute petite compagnie qui me permet de déguster un umu et dont Tua, notre intarissable et ô combien érudit guide en est le "maître" incontesté. L'umu est la spécialité locale, plat complet mijotant dans un four polynésien : un simple trou dans la terre avec des pierres brûlantes que l'on recouvre de feuilles de bananiers puis d'une bâche et le tout consolidé par quelques pelletées de terre. La nourriture est au préalable enveloppée dans des feuilles de bananiers que l'on ficelle efficacement. Voici ce que j'ai mangé : la kumara = patate douce, le fruit de l'arbre à pain, le taro = tubercule très riche en amidon et dont les jeunes tiges (fafa) ainsi que les jeunes feuilles (pota) peuvent être mangées cuites avec du lait de coco, un peu comme le seraient des épinards avec de la crème, de l'igname, du poulet, de l'agneau. Un vrai régal surtout que l'on avait eu en entrée une salade de thon frais cru avec de nombreuses crudités découpées en petits morceaux, le tout assaisonné avec du lait de coco frais, un filet de citron, sel et poivre... puis, quelques fruits locaux également : banane, carambole, noix de coco, papaye, mangue.
Mais avant ce festin, nous faisons donc un tour complet de l'île et Tua nous répertorie tous les mystères et beautés cachés et révélés de son île natale. Il nous donne même un cours magistral sur les différentes étapes de la croissance d'une noix de coco et nous fait une démonstration sur l'art et la manière d'en oter la coque et de la fendre ensuite. Saviez-vous qu'il existait des noix de coco mâles et des noix de coco femelles ? Et qu'on les reconnaît à la façon dont la plante germe sur le fruit ? Ce jour-là, jai passé une journée très sympa et pleine d'enseignement en compagnie de deux autres couples d'Anglais et d'une habitante de l'île, amie de Tua.
Puis, j'ai également fait la connaissance des autres hôtes de la maison : Mickie et Martin, 2 jeunes Anglais qui teminent leur tour du monde de 7 mois, Thomas, un Allemand à peine plus âgé que moi et avec lequel je sympathise. Thomas a perdu sa femme l'année dernière d'un cancer fulgurant et je pense que du coup, sa remise en question est profonde. Il a profité d'un plan social mis en place dans sa société pour être licencié, prendre un peu de sous au passage et il a tout largué (appartement, meubles et voiture) pour partir pendant 2 ans faire le tour du monde. D'ailleurs, nous partageons une vision du monde et de la vie assez similaire et nous avons beaucoup de plaisir à discuter ensemble ; malheureusement, aucun des deux ne peut utiliser sa langue maternelle puisque je ne parle pas allemand et que Thomas ne parle pas français mais au final, on arrive très bien à se comprendre malgré tout en anglais. Du coup, nous partons un soir assister à un spectacle de danse polynésienne dans un bar-resto du coin et l'avant-dernier soir, Thomas m'invite au restaurant... et quel restaurant... et quelle soirée !
En premier lieu, imaginez le décor : au bord de la plage, dans un très beau jardin, sous les palmiers, bercés par le doux bruit des vagues et une douce musique polynésienne et dans l'obscurité tombante du crépuscule avant que le ciel ne s'illumine d'une foultitude d'étoiles brillantes.
Ensuite, imaginez le repas précédé et arrosé de ces fameux cocktails exotiques multicolores : thon frais avec petits légumes frais et riz épicé pour moi et poisson du jour - on ne connait pas son nom - avec purée maison agrémentée d'épices locales pour Thomas.
2 vrais régals pour 2 vrais gourmands !
Thomas m'explique en utilisant maintes anecdotes issues de son vécu et de celui de personnes de son entourage, ce qui caratérise les Allemands : organisation, prévoyance et rigueur. Je suis morte de rire toute la soirée tellement il est drôle. Je me rends compte en même temps combien sa démarche va loin. Décidé à modifier son côté trop rigoureux, il est allé au bout de son désir de changement et ne s'est pas contenté de gémir sur son sort ou de partir seulement à la recherche d'aventure(s) en tous genres mais il opère un virage à 180° avec beaucoup de volonté. Je trouve cela d'autant plus admirable qu'il me semble que plus on avance dans l'âge et moins l'on a ce type de courage. Il y a tellement de gens qui passent tellement de temps à se lamenter sur leur vie et ne prennent jamais le taureau par les cornes pour essayer un tant soit peu d'en modifier le cours et donc, tout simplement essayer d'être heureux.
Et puis, le temps a passé très vite sous l'ombre des cocotiers et il a bien fallu rentrer. J'ai donc vécu les 2 ou 3 - je ne sais plus très bien - derniers jours de mon magnifique périple entre 2 ou 3 - je ne sais plus très bien - avions avec tous les décalages horaires possibles puisque je suis revenue en France via Los Angeles.
Ce qui me permet de vous dire au passage que les Américains sont toujours aussi paranos : pour 2 heures de transit à Los Angeles, on nous a fait passer par un contrôle drastique : remplissage de formulaire comme pour une vraie entrée dans le pays, prise d'empreintes sous toutes les coutures et parquage dans 3 petites salles d'aéroport avec un peu d'eau, de café, des pommes, quelques paquets de chips et quelques gâteaux secs pour patienter jusqu'au départ de notre avion. Même pas la possibilité de faire quelques boutiques et de se dégourdir les jambes dans la zone duty free de transit habituel dans les aéroports internationaux.
Et je suis arrivée à Lyon samedi 21 février dernier ou j'étais - pour ma plus grande joie - attendue. J'ai passé ma première soirée chez des amis fidèles et précieux et heureusement, parce que je pense que j'aurais sans doute déprimé de revenir toute seule au nid.
Et la vie depuis essaie de reprendre son cours mais j'avoue que le coeur n'y est pas vraiment.
J'ai l'impression d'être en décalage avec "mon" pays, ces gens et ma façon de vivre depuis un peu plus d'une semaine maintenant, bien que je n'ai pas encore repris une activité professionnelle. Il faut que je me remette le pied à l'étrier et fissa mais le pourrais-je vraiment ? Je ne sais pas encore le dire mais il me semble que j'ai changé et que je ne peux pas me contenter de reprendre les choses là où elles en étaient il y a 6 mois. Je me laisse un peu de temps ; le temps de voir comment va tourner le vent.
Mais l'idée aujourd'hui est bien de refaire une cagnotte et de repartir : Amérique du Sud, Asie... Il y a tant de belles places à voir en ce monde et qui m'aime me suive !
P.S. : j'ai créé un album "COOK ISLAND"
Juste pour vous dire que je suis aujourd'hui - vendredi 20/02 - revenue a Auckland depuis ce matin tres tot. J'ai donc laisse tout mon barda a l'aeroport et ai pris un bus pour venir m'enfermer dan sun cyber cafe du centre ville d'Auckland et charger les photos promises depuis un moment.
En resume :
1) Jj'ai rajoute les dernieres photos de NZ dans l'album "NORTHLAND AGAIN"
2) J'ai cree un album "SYDNEY & ALENTOURS"
3) J'ai rajoute des photos sur les messages "NOUVELLE ZELANDE, C'EST FINI" et "CHRONIQUE SYDNENNE"
Et puis maintenant, je vous demande grace car cela fait plus de 3 heures que je travaille ici et j'ai besoin d'aller prendre l'air meme si aujourd'hui, il pleut des cordes dehors. N'oubliez pas que j'ai environ 26 heures d'avion qui m'attendent a partir de ce soir 10:45 pm.
Je vous raconterai mon periple polynesien de retour a la maison et j'ajouterai un album special "COOK ISLAND"... Et qui sait, peut-etre aurai-je encore un peu envie de venir bavarder ensuite ?!
Juste un peu de patience et je reviens.
A bientot tout le monde. J'espere qu'il fait moins froid chez nous...
"THE" van est vendu et une partie de moi-meme est sans doute partie avec lui... mais il est entre de bonnes mains aussi, tout va bien. J'ai donc cueilli Elodie et Ghislain en fin de matinee de ce jeudi 05/02 a l'aeroport de Christchurch et tout est alle ainsi qu'il se devait. Comme avec les precedents proprietaires - Elodie et Thomas - le courant est bien passe, je crois et je pense que nous allons nous faire un petit coucou de temps en temps et en ce qui me concerne, je suivrai leur periple sur leur blog et... we keep in touch !
Je ne doute pas qu'ils auront de nombreux et grands moments de bonheur avec ce petit van comme moi, j'en ai eu.
Et puis, j'ai pris mon avion pour Sydney... que j'ai bien failli rater d'ailleurs car j'ai egare mon billet electronique. Heureusement, je l'avais achete dans l'une des nombreuses agences "FLight Centre" qui pullulent en NZ et en Australie aussi du reste. J'ai ainsi pu me le faire reediter dans l'un des bureaux de Christchurch. Elodie et Ghislain m'ont ensuite ramenee a l'aeroport dans LEUR van. On a pris un cafe ensemble, une photo et chacun est reparti de son cote continuer son aventure.
Debarquement donc a Sydney en fin d'apres-midi ce meme jour et j'avoue que le retour a la vraie ville a ete un peu rude pour moi. De hauts buildings, des voitures dans tous les sens, du monde plein les rues, beaucoup de bruit, beaucoup d'agitation... Je n'ai plus l'habitude et toute cette urbanite oubliee me flanque un petit coup de cafard de prime abord. Je me sens tellement en decalage avec la vie que j'ai menee et aimee depuis quelques mois.
Mais il y a tant a voir ici que je n'ai pas le temps de me laisser decontenancer : je suis la pour une petite semaine seulement avant de m'envoler pour une des ces belles iles du Pacifique : Rarotonga, principale ile Cook en Polynesie.
Sydney a autant d'habitants que toute la NZ, soit 4,2 millions et se divise en 5 districts. Sans ordre particulier :
1) Central Business District : le quartier des affaires qui se distingue par ses hautes tours de verre et de beton, ses boutiques de luxe, ses galeries commerciales et ses hommes et femmes d'affaires sur leur 31 et a la mine si occupee et serieuse...
2) Darling Harbour et Chinatown : tout a la fois port de plaisance et depart de nombreux ferries a destination des banlieues environnant la baie de Sydney, ce port est egalement un lieu de promenade tres prise par les Sydneens avec tous ses centres de divertissement - l'Aquarium geant (12 000 especes marines representees), le Sydney Wildlife World (une centaine d'animaux natifs d'Australie), l'Imax Theatre (cinema 3D comme a la maison), le Powerhouse Museum (musee scientifique interactif), etc... Le quartier chinois et son Market-City, un immense hall commercial sur plusieurs etages ou les Asiatiques vendent de tout et n'importe quoi - on est Asiatique ou on ne l'est pas - demontrent a quel point l'immigration asiatique est importante dans ce pays et combien il faut compter avec cette realite.
3) The Rocks and Foreshore : le centre historique ou les premiers colons se sont implantes dans la 2eme moitie du 18eme siecle aujourd'hui transforme en centre touristique avec ses galeries d'art aborigene et autres, ses restaurants et son marche artisanal qui se tient ici tous les week end est mis en valeur par le Harbour Bridge, traversee metallique qui joint les deux bords de la baie de Sydney.
4) The Opera House et The Domain : mon prefere puisque c'est le but de ma presence a Sydney. L'Opera House - classe recemment au patrimoine mondial - se dresse fierement au bout de sa jetee entoure d'un immense parc nomme The Domain et de ses jardins botaniques royaux. Sa construction a dure 14 ans (de 1959 a 1973) a cause notamment de certains problemes lies a la structure de son toit, mal penses a l'origine. L'architecte danois, pere de ce haut-lieu musical, Jorn Utzon a finalement trouve la solution en partant de la structure d'une semi-sphere et en la decoupant en "becs" qui composent le toit actuel. En realite, chaque partie de ce toit a ete assemblee sur le chantier a terre et ensuite, fixee au batiment. Enfin, certains ingenieurs sauraient expliquer tout cela mieux que moi mais a defaut d'en avoir un sous la main, vous devrez vous contenter de mes pauvres explications.
5) King Cross District a la reputation sulfureuse puisque dans les annees 70 et 80, ce quartier etait associe a l'organisation du crime, le commerce de la drogue et la prostitution. Il semblerait qu'il en reste quelque chose aujourd'hui...
J'ai arpente tous ces endroits avec une curiosite inextinguible mais mon plus grand moment d'emotion est la decouverte de l'Opera House. Il est magnifique et je prends tout de suite un billet pour aller voir le spectacle repere depuis plusieurs mois deja sur internet : Madame Butterfly, celebre opera de Guiseppe Puccini. Tant qu'a faire quelque chose, j'ai toujours pense qu'il valait mieux le faire bien et a fond, aussi je me prends une tres bonne place pour que cette soiree du mardi 10/02/2009 reste gravee dans ma memoire... et elle le restera ! Contrairement a ce que l'on peut imaginer quand on voit ce batiment a la tele, ce n'est pas un geant et la salle ou se tient "mon" opera est tres intimiste.
Puis, je m'inscris a une visite guidee pour essayer d'en voir et d'en savoir un peu plus de l'interieur. La salle la plus vaste est reservee aux concerts orchestraux principalement car l'acoustique y est meilleure pour les instruments que pour les voix. Toute de bois construite, elle est lumineuse et chaleureuse. Toutefois, la salle de "mon" opera est pensee et decoree pour que les yeux ne soient attires que par la scene et uniquement par la scene. Moderne et sobre a la fois, le juste ton est donne. Je ne connais par les artistes mais le spectacle qu'ils nous offrent ce soir-la m'emeut jusqu'aux larmes que je n'arrive pas a retenir d'ailleurs.
Vite fait, je vous resume le scenario de Madame Butterfly qui se deroule au Japon. Madame Butterfly - Cio-Cio-San en japonais - est en fait une jeune geisha de 15 ans qui rencontre et tombe eperdument amoureuse d'un lieutenant de marine americain, Benjamin Franklin Pinkerton. Lui veut seulement la posseder, s'amuser et se joue de ses sentiments. Il pousse l'ignominie jusqu'au mariage et 3 mois apres la ceremonie - et en avoir bien profite evidemment - il reprend la mer pour rentrer chez lui et poursuivre le cours de sa vie comme si de rien n'etait. Il se marie meme aux U.S.A. et reste absent 3 ans. Lorsqu'il revient au Japon, c'est pour adopter le fils qu'il a eu avec Butterfly et qu'elle eleve seule depuis sa naissance en attendant sans faillir et ce, malgre les nombreuses et interessantes propositions de mariage recues, le retour de son bien-aime qu'elle n'a jamais cesse d'adorer, en qui elle n'a jamais cesse de croire envers et contre TOUT, envers et contre TOUS. Pour la petite histoire, il faut savoir que pour lui, elle a renie ses ancetres et sa religion, qu'elle s'est convertie a sa religion a lui et qu'elle a ete bannie de sa famille a cause de cela.
Lui - a peine pris de remords sur le tard - n'a meme pas le courage de lui dire les choses en face et delegue le consul americain au Japon pour le faire a sa place. S'ensuit tout un meli-melo de quiproquos car tellement amoureuse, notre petite geisha refuse de voir la realite et lorsqu'enfin, elle comprend combien Pinkerton s'est moquee d'elle, elle se donne la mort dans un dramatique hara-kiri en abandonnant son fils a sa nouvelle famille.
J'avoue que j'eprouve une complete admiration pour ce personnage au caractere entier et passionne qui ne sait pas vivre dans la compromission. Oui, vraiment un grand moment d'emotion et de beaute inoubliable.
Tout le monde applaudit tres fort et certains - encore plus a fond que moi - vont jusqu'a siffler le tenor qui joue le role de Pinkerton tant le personnage est meprisable.
Voila, je realise encore un reve et avec un dernier regard a ce beau monument dans la nuit, je m'eloigne en pensant que sans doute, je ne reviendrai jamais ici.
Il faut egalement que je vous raconte la journee passee dans les Blue Mountains avec une petite compagnie touristique locale. Avant de quitter Sydney pour cela, nous traversons le quartier olympique ou nous faisons une halte pour prendre quelques photos du stade et du village olympiques.
Donc, les BLue Mountains sont situees dans l'immense parc national du meme nom a environ 80 kms de Sydney et pour tous ceux qui aiment la randonnee est un lieu ideal a condition d'aimer le partager avec toutes ses especes animales telles que les serpents plus ou moins venimeux, les araignees non moins dangereuses, les scorpions et les lezards plus ou moins gros, les iguanes du meme genre et que sais-je encore... Ce genre de bestioles qu'on aime quoi ! Pour votre info, sachez que plus toutes les autres especes importees, l'Australie compte 280 especes de reptiles et 615 especes de lezards endemiques et quelques especes d'araignees aussi. Ca laisse reveur, non ? Toujours est-il que moi, ca me coupe plutot l'envie de randonner seule ici, en plus de la temperature qui regne dans cette region : 32 degres C a 8 h du matin et plus de 40 degres C au plus fort de la journee.
Les Blue Mountains doivent leur nom a l'etrange couleur bleutee qui s'en degage parfois a certains moments de la journee. Pourtant, comme le commente notre guide, ces montagnes ne sont pas vraiment bleues, ce ne sont pas vraiment des montagnes mais plutot de grands plateaux sureleves mais presentement, elles me donnent l'occasion de voir des kangourous dont une mere qui porte son bebe dans sa poche, dans leur milieu naturel et ca, c'est top ! Il parait que certains marsupiaux dont les kangourous sont capables de se provoquer un avortement spontane jusqu'a 36 jours de gestation lorsque leur survie est en peril, en cas de disette par exemple.
Le guide nous emmene en vadrouille dans ce parc : les Australiens aussi savent construire des escaliers sur leurs chemins de randonnee. Nous traversons les villes touristiques de Leura et Katoomba, cette derniere reputee pour son attraction principale : The 3 Sisters, formations rocheuses suggerant, avec beaucoup d'imagination de la part de celui qui les contemple, 3 formes feminines issues d'une legende aborigene... que je vous raconterai plus tard. La chaleur est etouffante mais la journee stupefiante et... bien crevante.
Que dire de plus ? J'ai fait le tour du coeur de la cite sydneenne avec le monorail. Je suis montee au sommet de la tour locale, moins spectaculaire et jolie que la Sky Tower a Auckland, mais qu'il ne faisait pas tres beau en ce dernier jour et que la vue n'etait pas vraiment au rendez-vous. Et puis aussi, les billets de banque m'ont file des doigts a une allure phenomenale - la vie est bien plus chere en Australie qu'en NZ - parce que je me suis un peu rhabillee ici car la mode est tres sympa.
Ah oui, une derniere anecdote de la vie quotidienne a Sydney et au sujet des nombreuses "bebetes" que l'on peut y rencontrer : j'etais tranquillement assise sur un banc dans le quartier de Darling Harbour - en pleine ville donc - car je me reposais de ma longue marche depuis le matin et j'ai note une grimace sur le visage d'une passante qui venait dans ma direction et semblait vouloir s'asseoir sur le banc libre a cote de moi mais qui finalement a choisi de continuer son chemin. En me retournant pour voir la cause de cette fuite, j'ai trouve que l'allure de mon "voisin" - a moins de 2 m de moi - avait de quoi faire fuir effectivement : un gros lezard ou iguane de plus d'un metre de la tete au bout de la queue, qui lui aussi profitait de la douceur du jour et de la fraicheur de la fontaine proche. Je l'ai pris en photo avant qu'un touriste ne le fasse fuir a grands cris et gestes... et puis j'en ai croise un encore plus gros un peu plus loin et je ne vous parle pas de la taille et du nombre de fourmis qui s'agitent sur et autour de vous si on a l'idee de s'asseoir dans l'herbe.
L'Australie doit etre un joli pays mais je reste sous le charme envoutant de la NZ et de ses habitants, vous me comprenez j'espere.
Voila ma semaine australienne... J'ai repris l'avion mercredi 11/02 a 3:30 pm (heure sydneenne) pour arriver a Auckland ce meme jour a 8:30 pm (heure aucklandaise, soit 2 h de decalage avec Sydney) et reprendre un avion a 9:00 pm (meme jour, meme temps GMT). Je suis arrivee a Rarotonga - principale Ile des Cook Islands ce meme mercredi 11/02 a 3:00 am soit 2:00 am du jeudi 12/02 a Auckland. De quoi etre un peu dephasee mais les decalages horaires et les belles iles du Pacifique sont faits pour perdre la notion du temps, non ?
Je profite donc depuis quelques jours de la douceur polynesienne qui fera l'objet d'un autre recit. Je vais essayer de charger tres vite les dernieres photos de NZ, celles d'Australie et celles de Rarotonga.
Le retour approche a grands pas. Je me demande si je vais vraiment rentrer.
Je suis donc sur la route qui doit me ramener dans l'ile du Sud pour conclure la vente de "THE" van et m'envoler pour l'Australie. Du coup, j'ai le temps de faire le chemin bien tranquillement et pour mon plus grand plaisir, je m'arrete une derniere fois dans le Tongariro National Park et cette fois-ci, j'ai le dernier mot, enfin ! (Pour ceux qui me connaissent, pas de commentaire desobligeant, ok ?).
Avant cela, je fais une halte non loin des Waitomo Caves (sud de Hamilton) ou j'assiste a la tonte d'un lapin angora. Rigolez, rigolez... Tout le monde en NZ veut voir la tonte de moutons et ben moi non, je "prefere" les lapins... Enfin, c'est un peu le hasard mais au final, c'est la meme chose ou quasiment, sinon que le "pauvre" lapin est maintenu immobile par des sangles et que la taille de la tondeuse est forcement differente. Une fois tondue, la petite bete est "achevee" aux ciseaux et sa nudite mettra trois mois a se rhabiller completement. Et c'est bien plus doux a caresser qu'un mouton et en plus, ca ne sent pas mauvais. La ferme qui fait cette demonstration possede 300 lapins angora - de quoi amuser le public ! - traite et tisse la toison des lapins pour en faire d'assez jolis vetements exposes dans la boutique... qui ne sont quand meme pas donnes !
Bon, ca, c'est pour l'anecdote car je vais avoir trois jours de beau temps dans le Tongariro NP et vais pouvoir finir la Tongariro Alpine Crossing laissee en plan il y a presque deux semaines. Toutefois, le jour de mon arrivee est consacre a visiter une partie du parc que je ne connaissais pas : Whakapapa Village avec son grand hotel de luxe, Chateau Tongariro et 12 kms plus haut sa station de ski. Je me promene "gentiment" et prends les renseignements utiles notamment concernant le temps. Que du beau annonce !
Avec Yann, nous avions demarre la Tongariro Alpine Crossing cote Mangatepopo Road qui est le cote recommande par les locaux car moins raide. Je decide de la reprendre par l'autre cote, Ketetahi Carpark et c'est vrai que la montee est plus intense. Elle se fait progressivement mais il faut lever les gambettes voyez-vous : il y a un paquet d'escaliers a grimper ! J'adore et je la preconise, moi, de ce cote pour ceux qui traineraient par la et auraient l'idee de se depenser un petit peu ! 1 100 m de denivellee sur environ 11 kms pour atteindre le sommet du Red Crater (1 886 m). Comme sur le Mount Ngauruhoe, les derniers metres se font dans les graviers - environ 200 m un peu moins ardus par contre - mais une fois en haut, jouir de la vue des alentours et notamment du Blue Lake et des Emerald Lakes (Lacs Emeraude) qui sont au nombre de trois est un pur bonheur. Donc, j'aurai tout vu de cette rando et l'aurai ainsi parcourue dans ses deux sens et ca, "ca me botte grave" ou si vous preferez, "je kif a donf" !
Je passe mon dernier jour dans ce parc a me ballader encore et toujours et apres avoir depasse les Taranaki Falls, je deambule tout l'apres-midi dans une sorte de steppe aride et vallonnee... avant de poursuivre ma route vers le sud pour les derniers kilometres avec mon fidele "THE" van.
J'ai ainsi repris le ferry par beau temps et je n'ai pas ete malade du tout. Aurais-je enfin le pied marin ? (Je vais pouvoir aller a la peche, moi dis-donc !). Je me suis meme prevu un petit casse-croute que j'ai devore avec gourmandise.
Quelqu'un m'a dit qu'en fait pour ne pas etre malade en bateau, il fallait respecter les 5 "F", c'est-a-dire :
1) Ne pas avoir Faim
2) Ne pas avoir Froid
3) Ne pas etre Fatigue (c'est mieux de bien dormir la veille quoi !)
4) Fixer un point a l'horizon
5) Et zut, j'ai oublie le 5eme. Si quelqu'un le connait, qu'il vienne le mettre en commentaire sur cette rubrique. Merci.
Bon, tout ca pour dire que je suis arrivee a Christchurch en ce debut d'apres-midi du mercredi 4 fevrier et que demain matin, je vais chercher Elodie et Ghislain a l'aeroport et que je prends l'avion pour Sydney l'apres-midi meme... Wooooouuuuuaaaaaaaahhhhhh !!!!!! Ca le fait, non ?
Et donc, la prochaine rubrique sera ecrite d'Australie je pense : L'Opera House, les Blue Mountains et tutti quanti !
Oui, je vous raconterai.... si vous etes sages !
Je suis donc sur la route du Tongariro National Park et je recois des nouvelles de ce jeune Francais dont je vous avais deja parle en septembre - je l'avais rencontre en fevrier 2008 a Lyon et retrouve a Auckland fin septembre 2008 - Yann qui rentre d'Asie et a envie de venir marcher avec moi. Le pauvre ne sait pas encore ce qui l'attend ! Je le recupere donc a Taupo (environ 90 kms au nord du parc) ce vendredi 16 janvier en debut d'apres-midi ; ce qui nous permet d'arriver dans ce superbe parc en fin de journee et sous un soleil magnifique.
La Tongariro Alpine Crossing est une randonnee tres connue et appreciee en NZ. Longue d'environ 18 kms, elle traverse le parc et permet de cotoyer quelques beaux volcans : le Mont Ngauruhoe (2 291 m d'altitude), le Mont Tongariro (1 968 m d'altitude) et le plus haut et impressionnant de tous le Mont Ruapehu (2 797 m d'altitude). Nous partons d'un bon pied le lendemain matin (samedi 17/01) toujours sous le beau temps et la marche est facile tant les Kiwis sont toujours soucieux de faciliter les pas du randonneur en tracant de belles voies avec de nombreux panneaux indicateurs et des escaliers parfois. Mais justement, quelques passages un peu raides n'assouvissent pas ma faim de "grimpette" et a l'approche du Mont Ngauruhoe, je suggere a Yann d'aller voir ce qui se passe au sommet... Wooouuuaaaaaaahhhh ! La montee est raide, tres raide : environ 500 m de denivellee avec un pourcentage de pente a peut-etre 40 ou 45 %, un sol glissant sous les pieds, compose essentiellement de graviers et gravillons de lave - normal, on est sur un volcan ! - quelques gros blocs de pierre instables parfois, pour se maintenir sur certains passages. Un pas en avant, deux pas en arriere, c'est dur et plus encore sous un soleil de plomb. J'entends Yann plus bas maugreer et cracher un peu ses poumons - il est vrai que le souffle est un peu court lorsque l'on fume - mais finalement, l'honneur est sauf puisqu'il parvient au sommet, en me detestant j'imagine mais il y parvient et c'est l'essentiel. Je viens de me faire un "ennemi jure" (je plaisante Yann !) mais bon, cela lui confirme que je n'ai pas encore l'age de chausser mes charentaises et que la notion de "jeunesse" n'est pas forcement liee a l'age. Ben v'ouiiiii, quoi !!! Ce qui nous attend la-haut vaut le detour : une belle vue du cratere et des alentours a 360 degres : le Mont Tongariro, le lac Emeraude et le lac Bleu. C'est magnifique et moi, je suis super, mega contente... Ce terrain se revele plus facile a redescendre car il suffit de se laisser glisser dans les graviers. Au pied du volcan et etant donne l'heure avancee de l'apres-midi, sans garantie d'avoir une place dans le refuge qui termine le parcours, nous decidons de revenir sur nos pas et de retourner au camping. Nous avons fait plus des deux tiers de la rando je pense et en plus, l'ascension d'un super volcan et nous avons raison d'etre fiers... Surtout que le lendemain, il est prevu de recommencer ailleurs mais le temps change en soiree et malheureusement va durer plusieurs jours.
Nous quittons donc cette belle region dimanche 18/01 sous la pluie - je maudis une fois de plus le temps NZ - et prenons la direction de Te Kuiti, petite ville a moins de 120 kms au sud d'Auckland non loin de laquelle se trouvent les Waitomo Caves. Il y a environ 300 grottes de calcaire connues sous les collines de la région de Waitomo. Waitomo signifie "Trou d'eau" en maori, ("wait" = eau et "omo" = trou). Nous visitons une premiere grotte nommee Ruakuri - que l'on peut traduire par "repaire de chiens" - qui tient son nom du fait de sa decouverte par un jeune Maori il y a environ 500 ans. Parti a la recherche de ces deux chiens perdus, il les retouve dans cette grotte ou ils avaient finalement elu domicile. Et ces lieux, ensemble d'infinis labyrinthes avec des formations calcaires multiples - stalactites, stalagmites, etranges statues froides et rigides aux formes imprecises et majestueuses - degagent une magie exceptionnelle, empreinte de solennite et de paix. Le temps semble suspendu. Il y fait un peu froid ; heureusement que nous avions prevu veste, chaussettes et bonnes chaussures de marche. Puis, une seconde grotte nous offre un spectacle de toute beaute par la presence de milliers et milliers de vers luisants (glow worms) suspendus au plafond et sur les parois. Confortablement assis dans un bateau qui glisse lentement et silencieusement sur la riviere souterraine, il suffit de lever les yeux pour decouvrir un lumineux tapis de glow worms qui enchantent cet endroit. Le nom scientifique de ce ver est "Arachmocompa Luminosa". Natif de la NZ, iI s'agit d'une larve d'un insecte diptere qui emet de la lumiere pour attirer ses proies (autres insectes ailes). Pour survivre, ce ver luisant doit disposer d'un milieu particulier disposant des criteres suivants : un fort taux d'humidite, une surface protegee ou suspendre ses filaments gluants a l'allure de colliers de petites perles translucides (il s'agit en fait de petites boules de bave secretees par le ver), un milieu abrite pour eviter que les dits filaments s'emmelent, une obscurite constante pour une meilleure luminescence destinee a attirer les proies, suffisamment d'insectes pour se nourrir et une temperature egale a tout moment. Cette grotte, parmi d'autres, a Waitomo represente donc un environnement ideal dont vous n'aurez malheureusement pas de photos car il est interdit d'en prendre. Cet endroit me fascine tant par sa splendeur naturelle que par l'interet d'y decouvrir des formations calcaires extraordinaires et la vie qui y habite que par l'histoire ainsi transmise.
Un petit casse-croute plus tard, nous nous dirigeons vers Waihi, cote est, en direction des gorges de Karangahake ou j'etais deja venue en Octobre mais dont je n'avais pu faire la traversee. Je passe la ville d'Hamilton fidele au modele kiwi et sans grand interet. Il est vrai que je ne suis pas pressee de rentrer a Auckland et le temps est revenu au beau. J'aime la campagne de l'ile du Nord et j'ai envie d'en profiter le plus possible. Je pense que Yann est un peu "effraye" de ce que je peux bien encore lui reserver mais au final, la traversee des gorges, petite promenade tres cool, est decevante. Pas vraiment jolie, qui longe une route tres passante ; bref, sans interet mais cela nous fait bouger et moi, j'adore !
Mais je sens bien que Yann trepigne un peu de retrouver Auckland qu'il considere comme son "home, sweet hone" et nous atteignons finalement la Cite des Voiles (traduction litterale du nom d'Auckland) ce jeudi 22/01 ou nous nous quittons. Comme promis a Barbara et Pauline - mes deux merveilleuses hotesses lors de mon arrivee a Auckland en septembre quand je suivais mes cours d'anglais - suite a l'echange de quelques mails, je les contacte pour que nous nous revoyions. Je suis donc invitee a manger chez elles le lendemain soir. Ma journee du vendredi sera ainsi consacree a organiser mon depart en Australie - ca y est : j'ai mon billet pour un depart le 5 fevrier de Christchurch a destination de Sydney - et a faire quelques emplettes...
Ah oui, il faut que je vous dise que "THE" van est d'ores et deja vendu et vous ne devinerez jamais a qui ? Avez-vous remarque une fois ou deux, un commentaire sur ce blog de deux jeunes Parisiens - Lolotte et Ghis ou autrement dit Elodie et Ghislain - qui arrivent en NZ, a Christchurch tres precisement (Ile du Sud) le 5 fevrier prochain a 10 h 30 le matin, pour un an de periple dans ce beau pays. Ils etaient desireux d'acquerir "THE" van apres avoir suivi ses aventures sur le blog d'Elodie et Thomas - les precedents proprietaires - et sur mon blog. Tant de fidelite et d'assiduite meritent d'etre recompensees ! Apres quelques mails, nous tombons d'accord et convenons de nous retrouver a Christchurch ce fameux jeudi 5 fevrier. J'irai les chercher a l'aeroport, nous concluerons la vente et je m'envolerai l'apres-midi meme pour Sydney. Je vais donc devoir refaire le chemin a l'envers et repartir pour l'ile du sud mais au final, j'en suis tres contente car je n'ai pas envie de rester a Auckland et surtout, cela me laisse le temps de retourner dans le Tongariro National Park - vous aurez compris que j'aime ce parc - pour terminer la Tongariro Alpine Crossing par une autre voie et j'espere que le temps sera de la partie pour faire d'autres ballades et rester plusieurs jours la, avant de reprendre le ferry le 3 fevrier a Wellington.
Donc, je vous racontais que je retrouve Barbara et Pauline qui me recoivent comme une reine. Cela me fait tellement plaisir de les retrouver fideles a elles-memes : devouees et accueillantes. Elles m'ont prepare un succulent repas et je passe une soiree delicieuse a leur raconter mes peripeties, a discuter en toute liberte de milliards de choses et je recupere le calendrier des All Blacks que je leur avais confie avant mon depart, rempli des signatures de tous ces celebres et beaux joueurs de rugby - Pauline a un collegue dont le fils fait partie de cette equipe. Respect, s'il vous plait !
Elles me proposent de rester ; ce que j'accepte pour deux nuits. Du coup, je fais egalement la connaissance d'Inge, une "jeune" etudiante Allemande de presque 60 ans qu'elles hebergent durant sa periode scolaire dans la meme ecole que moi, Kapkan Aspect avant qu'a son tour, elle ne se lance a la decouverte de la NZ - vous voyez bien qu'il n'est jamais trop tard pour realiser ses reves, non ? Nous sympathisons et passons la journee du samedi 24/01 ensemble ainsi qu'avec l'une de ses amies, une Autrichienne de 28 ans, Alexandra, egalement etudiante a Kaplan Aspect et hebergee dans une famille de Devonport - proche et belle banlieue d'Auckland avec son "precieux" Mount Victoria. Il faut dire qu'en ce week end de janvier, c'est la fete a Auckland car c'est l'anniversaire de la ville. De nombreuses exhibitions sont prevues ainsi qu'un festival de la mer et ce jusqu'au lundi 26/01, jour ferie en NZ. Principalement localise sur le port, nous participons a ce festival en visitant tout d'abord un beau voilier - Spirit of New Zealand. Sorte d'ecole flottante de la vie, ce beau et fin bateau accueille des jeunes de 15 a 19 ans durant 10 jours pour une croisiere ou chacun devra apprendre a vivre avec les autres et a respecter les regles de la vie en communaute, dans un petit espace de surcroit. Environ une douzaine de jeunes d'horizons differents et ne se connaissant absolument pas devront elire un capitaine, un premier matelot, un second matelot, un cuisinier et gerer le bateau sous l'oeil bienveillant de l'equipage officiel et plus "mature" du bateau. Il semblerait que cette experience de vie transforme les jeunes qui en reviennent ravis et ne demanderaient qu'a... repartir.
Nous visitons egalement l'un de ces gros navires de la marine NZ : HMNZS TE MANA, a la machinerie compliquee et je crois bien que c'est un bateau a l'image de celui-ci qui a du etre repare par un certain "patron" breton de ma connaissance, a l'autorite peut-etre parfois contestee mais qui sait naviguer ! Nous poursuivons l'apres-midi par la degustation de quelques vins NZ et specialites culinaires. Puis, Pauline et Barbara ayant decide d'organiser un barbecue le soir, nous rentrons bien sagement toutes les trois pour partager un fantastique moment de convivialite et de rigolade autour d'un festin copieux et... bien arrose !
Aujourd'hui dimanche 25/01, je repars pour le Sud avec un pincement au coeur - encore un - car ces deux femmes vont me manquer tant elles ont ete gentilles et affectueuses. Inquietes de mon sort a tout moment, je les garderai a jamais dans ma memoire et j'espere bien les revoir un jour en France - elles planifient de faire un tour d'Europe lorsqu'elles seront toutes deux a la retraite d'ici 2 ou 3 ans.
Mais il fait un temps magnifique et la vie me semble pleine de promesses qui je l'espere, seront tenues.
(Vous avez de nouvelles photos dans l'album "NORTHLAND AGAIN")
Je suis donc de nouveau dans l'ile du Nord depuis une semaine environ... et j'ai termine mon sejour dans l'ile du Sud bien tristement puisque l'on m'a vole mon sac de voyage avec quasiment tous mes vetements a l'interieur de "THE" van. Cela fait une dizaine de jours environ maintenant puisque c'etait a Blenheim lundi 5/01, quelques jours avant de reprendre le ferry. J'etais garee sur un parking public a cote de l'office de tourisme donc plein de voitures et de monde mais je n'avais pas vu que la vitre de la porte laterale coulissante du van etait mal clippee et du coup, pour le voleur, cela a ete facile et rapide je crois car rien d'autre n'a disparu. Heureusement que j'avais sorti quelques vetements du sac (dont ma veste de montagne en gore-tex, mes chaussures et mes sous-vetements) pour les ranger dans les nombreuses poches prevues a cet effet. J'ai ete un peu abattue par cet evenement mais au final, cela aurait pu etre pire. Depuis le debut du voyage, la prudence me dicte ma conduite et me fait, entre autre, conserver toujours sur moi tous les documents et papiers importants, l'argent, l'appareil photo, le telephone portable, etc... Le sac a dos quotidien est ainsi un peu plus lourd mais la realite prouve que ce n'est pas futile. Ce que je regrette le plus dans ce qui est "parti", c'est une petite veste polaire sans manche d'un joli bleu ciel que je m'etais achetee le jour du Labour Day (27/10/2008) - jour ferie NZ correspondant a notre Fete du Travail (1er mai) - a Otaki ou il y avait des soldes phenomenales ; egalement, une boite ou je rangeais tous les cailloux et coquillages collectes depuis le debut de mon voyage (un morceau de lave de Rangitoto Island, de jolis petits coquillages multicolores trouves a cote des boulders de Moeraki, etc...) et puis, mon vieux pantalon de rando qui a plus de 15 ans je pense mais increvable et si confortable.
Bon, "that's life" comme on dit ici et suite a ce malheureux incident de parcours, vous trouverez ci-dessous la liste des reactions totalement interdites par la victime de ce larcin et auteur de ce blog, c'est-a-dire moi :
1) Lancer un comite de soutien du genre "Sauvez Dom en detresse au fin fond du pays des Maoris", (non, je ne deambule pas a moitie nue dans les villes et sur les routes de NZ),
2) Envoyer des commentaires ou des messages du style : "T'avais qu'a... gna gna gna", " On t"avait dit... gna gna gna", "il fallait que...et re-gna gna gna", enfin vous voyez quoi !
3) Penser que les Kiwis sont d'affreux jojos et que decidemment, c'est un pays de sauvages. Deja, il y a tellement de voyageurs de toutes nationalites ici, rien ne prouve que ce soit un local qui soit coupable et puis, tous les pays ont leur quota de pauvres types, non ?
4) Autre... Vous saurez bien quoi si cela vous vient a l'idee !
Car, que celui qui n'a jamais ete negligent, inattentif, etourdi, tete en l'air ou qui par un acces de confiance n'a jamais commis de bevue dont les consequences imprevues et malheureuses lui ont coute un tant soit peu me jette la 1ere pierre, hein ?
Par contre, la victime de ce larcin et auteur de ce blog, c'est-a-dire toujours moi, preconise les choses suivantes :
1) Continuer a croire en ce qu'elle est en train de faire et le lui dire ou plutot le lui ecrire,
2) Lui ecrire aussi pour lui dire qu'on la soutient toujours et qu'elle continue a en profiter jusqu'au bout,
3) Peut-etre aussi... lui ecrire qu'on l'aime - mais seulement si c'est vrai - ses ami(e)s lui manquent, vous savez.
4) Autre... Vous saurez bien quoi si cela vous vient a l'idee !
Je reagis en me rachetant quelques vetements et en me disant qu'il ne faut pas que je me laisse decourager ou "traumatiser" par cet evenement. Que cela arrive partout et tout le temps et que si la vitre avait ete fermee correctement, cela ne serait pas survenu donc qu'il s'agit la vraiment d'un accident, un facheux accident mais seulement un accident. C'est plus facile a dire qu'a faire et cela me prendra un peu de temps tout de meme.
Et puis, je fuis cette ville maudite et quelques kms apres en etre sortie, je vois un grand panneau du genre "cueillez vous-meme vos cerises" le long de la route et je decide d'aller me gaver... histoire de remonter la courbe du moral. Imaginez un immense verger de cerisiers avec de beaux fruits rouges a foison sur tous les arbres. Imaginez vous promenant dans cet immense verger avec un petit seau a la main et une echelle pour grimper et collecter les plus hauts et plus beaux fruits et ce, au debut du mois de janvier. Ca le fait, non ? Je crois bien que j'en ai mis autant dans ma bouche que dans le seau ! Ceci dit, il y a tellement de pertes ; je pense que les proprietaires doivent savoir que tout le monde preleve sa portion gratuite mais plutot que de gacher ! Et puis, on en achete quand meme car a 9,00 $NZ le kilo (environ 4 euros en ce moment), pas cher du tout.
Ensuite, je rejoins Picton ou je patiente 3 jours pour prendre mon ferry et ou je marche beaucoup. Le temps est magnifique depuis une semaine et se maintiendra encore... et surout, plus de sandflies. Quel bonheur ! C'est agreable de decouvrir cette petite ville sous le soleil mais rien de particulier a en dire. Je fais donc entre autre, une belle randonnee jusqu'au bout du Queen Charlotte Sound - eh oui, souvenez-vous, je suis revenue dans la region des sounds - qui s'appelle Snout Track. Il semblerait que le mot "snout" soit tire de l'anglais et signifie "nez" et il est vrai que cette avancee de terre dans la mer ressemble a un gros nez.
"Descriptif : c'est un roc ! ... C'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule !" (Extrait de la Tirade des nez - Cyrano de Begerac / Edmond Rostand). Pour rire un peu !!!
Et puis, je refais le chemin a l'envers en attrapant meme un ferry plus tot que celui planifie et la traversee sous un grand soleil est splendide. Figurez-vous que je ne suis pas trop malade et que je peux meme en profiter et prendre quelques photos. Mais je m'ameliore dis-donc ! J'ai quand meme le coeur serre de quitter cette si etonnante terre du Sud.
Et voila, j'attaque la remontee vers Auckland : je ne m'arrete pas une seconde fois a Wellington, je passe tres vite a Masterton. Toutes ces ville kiwies se ressemblent tant au final, quadrillees a l'americaine et je commence a me lasser un peu, j'avoue. Sans doute aussi un contre coup, je me sens fatiguee. Je m'arrete deux jours a Palmerston North ou le mauvais temps me rattrape mais ce n'est pas grave, j'ai besoin de rester calme un peu. Dans mon camping pres d'un joli parc et de sa roseraie, je fais la connaissance de Mikael, un Maori qui vient tchatcher spontanement plusieurs fois avec moi, tres sympa et cela me fait plaisir de discuter un peu de son histoire et de sa culture meme s'il est vrai que ce maori-la est bien assimile par la culture british puisqu'entre autre, il parle tres mal sa langue originelle. Je me rends ainsi compte que meme si les deux peuples cohabitent en paix aujourd'hui, quelques rancunes subsistent d'avoir ete colonises et de ce fait, d'avoir perdu ses racines et son identite premiere.
Puis, direction cote Est, region de la Hawke's Bay, renommee pour sa ville principale Napier, capitale mondiale de l'Art Deco il semblerait. L'Art Deco est ce mouvement artistique extremement influent surtout dans l'architecture et le design mais aussi dans toutes formes d'arts, ne apres la 1ere guerre mondiale dans les annees 1920 et qui a fait fureur jusque vers 1939. Par exemple dans le domaine de l'architecture a Lyon, Tony Garnier a construit le stade Gerland, l'hopital Edouard Herriot et le quartier des Etats-unis selon les criteres de cet art : formes epurees et essentiellement geometriques ou la courbe tend a disparaitre au profit de l'angle droit.
Une figure emblematique de la periode Art Deco est la garconne : on assiste a l'emancipation de la femme qui occupe une place au moins egale a celle de l'homme (enfin presque ! Pour rappel, a cette epoque, les femmes n'ont toujours pas le droit de vote dans ce monde de machos). Le mot "Art Deco" vient du roman du meme nom ecrit par Victor Marguerite. Souvenez-vous de ces belles garconnnes : Louise Brooks (cinema), Josephine Baker (danseuse noire)... La coupe de cheveux courte, les tenues vestimentaires et la facon de vivre tres libres...
La ville de Napier a ete reconstruite sur le modele Art Deco apres le terrible tremblement de terre qui l'a ravagee le 3 fevrier 1931 a 10 h 47 precisement. De magnitude de 7,9 sur l'echelle de Richter, il a dure 2 minutes 30 secondes seulement mais par endroit, le sol a ete souleve de 2 m et 3 600 hectares de marecages ont ete asseches durant ce si court laps de temps. Cette ville est pleine de charme et me seduit avec ce style si particulier et ses batiments couleurs de creme glacee (vanille, fraise, cafe, abricot...). Meme la mer est d'un beau vert pistache ! Et puis, enfin une ville qui ne ressemble pas a un canevas et dont les rues partent dans tous les sens et tournent en rond, comme chez nous. Tout est Art Deco ici et les habitants en usent et en abusent. Cette ville fait penser a certaines riches villes des cotes mediterraneenne ou atlantique : Cannes, Biarritz... Tres touristique et cossue, la vie y est plus elevee qu'ailleurs en NZ mais le climat si doux me decide a me poser encore un peu avant de rejoindre le Tongariro National Park que j'avais du fuir en octobre pour cause de tres mauvais temps. Il y a la une certaine randonnee que j'ai plus que jamais envie de faire...
Avant de vous quitter, je voulais vous dire que je compatis au sort qui est le votre en ce moment cote climat. J'ai vu sur internet qu'une vague de froid s'etait abattue sur la France et meme qu'il avait bien neige a Marseille. Vraiment, si c'etait en mon pouvoir, je vous enverrai un peu de ce soleil kiwi et de ces belles couleurs d'ete de l'hemisphere Sud.
PS : j'ai rajoute des photos dans l'album "SOUTHLAND MORE" et cree un nouvel album "NORTHLAND AGAIN"
Apres mon periple dans la region des glaciers et en esperant une reponse positive pour un 2eme woof, je remonte la West Coast par la SH 67 (SH = State Highway ou route nationale) et j'echappe au mauvais temps. Il semblerait qu'au niveau meteo, on puisse diviser cette cote en deux parties : le Sud, au-dessous de Greymouth, tres pluvieux, venteux et soumis directement a l'influence - froide - de l'Antartique. En effet, aucun relief ou structure de quelqu'ordre que ce soit ne fait barrage entre le Pole Sud et la partie Sud de Southland, et puis le Nord qui lui beneficie d'un climat plus clement et ensoleille. Ce que je verifie puisque je vais jusqu'au terminus Nord de cette route : Karamea, petit village presque perdu et porte directe sur le Kahurangi National Park. En cours de chemin, je prends le temps de m'arreter a Punakaiki, petit bourg celebre pour ces Pancakes Rocks et ses Blowholes. Les Pancakes Rocks sont des roches qui, usees par le temps, le vent et les marees ont pris la forme de galettes superposees, (tout le monde a deja goute aux pancakes, sorte de grosses crepes epaisses que l'on devore au petit dejeuner dans les pays anglophones, recouvertes de sirop d'erable ou... de ce que l'on veut d'ailleurs). C'est parmi ses Pancakes Rocks que souffle le Blowhole, un trou d'ou par maree haute ou fortes vagues, l'eau de la mer jaillit comme un geyser. Je passe la nuit dans un camping tout pres de la, au bord de la mer, camping plein de charme si ce n'etait les attaques permanentes de ces maudites sandflies. Toute la west Coast en est infestee a dose plus ou moins "homeopathique''... et je ne retrouve pas le repulsif fabrique par et achete aupres des locaux du Fiorland National Park (il doit etre tres utile au fin fond d'une certaine presqu'ile !).
C'est donc a une vingtaine de kms au Sud de Karamea que je fais mon 2eme woof, a Little Wanganui. La 1ere impression n'est pas tres bonne : c'est vraiment isole et seulement quelques maisons composent ce hameau, pas une boutique, pas de connexion internet... seulement ce petit hotel "Little Wanganui Motel" tenu par Kirstie et Dave. J'ai envie de m'enfuir en 5eme vitesse mais je me suis engagee et toute parole donnee doit etre tenue. Je fais donc la connaissance d'une petite famille de locaux ainsi que de leurs ami(e)s... pas piques des vers ! Il faut se mefier des premieres impressions car pendant une semaine, j'ai l'impression - justement - de vivre dans une dimension autre et je m'integre a une joyeuse communaute de locaux bon vivants... aussi simplement que je l'ecris. Ils sont accueillants, spontanes, genereux et vraiment pas compliques. Ca me va comme un gant ! Alors, pour commencer, il y a Kirstie qui gere la partie "hotel" et s'occupe de l'administratif, Dave qui fait la cuisine et tient le bar et leur sauvageonne de 4 ans Jessie-May, Manon des Sources kiwie qui ne supporte aucune chaussure, qui n'en fait quasiment tout le temps qu'a sa tete, qui martyrise son cadeau d'anniversaire (c'etait le 20/12) : une adorable et mignonne petite chienne de 7 semaines (Jack Russell) sans defense ; donc vous l'aurez compris, pas toujours facile a vivre la miss mais... si vive, si attachante. Je la prendrai plusieurs fois avec moi en promenade durant cette semaine - on a, entre autre, passe un apres-midi genial au Lake Hanlon a nourrir les anguilles et a jouer dans la riviere - et je reussis sans doute a l'apprivoiser puisque le jour de mon depart, elle se jette dans mes bras et me demande de l'emmener. Et puis, il y a tous les autres : Daniel, Kate, Christian, Vickie, Ric, Pump, Zic, etc... Et moi, qui comme tout woofer qui se respecte dans cette maison fait le menage et ce n'est pas rien ici, croyez-moi car je suis tombee dans un haut-lieu de desordre, de poussiere et de laissez-aller cote hygiene. Waaouuuuuhhhh !!! Ainsi pendant une semaine, je frotte, je lave, je balaie, je recure, je brosse, je nettoie, je range and go on... mais en vain. Aussitot fait, aussitot defait ! Je ne me prends donc pas la tete car apres tout, chacun sa facon de vivre et je profite des bons moments qui me sont offerts. Je passe un Noel sympa et atypique : pas de vrai repas mais on s'installe tous sur la terrasse exterieure - il fait doux en cette soiree du 24/12 - et on discute, on rit et on... boit, et pour boire, on boit ! Des voisins et ami(e)s nous rejoignent... Je reponds a toutes les questions, j'essaie de suivre les conversations et je me sens tout de suite bien avec tout le monde. Le lendemain, c'est le vrai repas de Noel : des invitations ont ete lancees un peu partout et on attend du monde. Dave prepare de bons petits plats : travers de porc avec sa sauce barbecue, noix de St Jacques en gratin, poulet au curry, pommes de terre nouvelles au beurre et sa petite sauce a la menthe, salades diverses et variees, etc... et le Christmas cake bien sur - sorte de gateau brun aux fruits confits, raisins secs, cannelle et recouvert d'une epaisse croute de sucre glacee - delicieux. Nous nous retrouvons entre 20 et 25 personnes au plus fort de l'apres-midi et pour certains, jusque tres tard dans la nuit. Comme la veille au soir, un nombre impressionnant - et quand je dis impressionnant, ca l'est ! - de bouteilles de whisky et de biere sont videes. Le cubi de vin rouge ne tiendra pas le choc non plus... et non, je ne suis pas la seule a en boire ! Voila mon Noel et je l'ai bien aime...
Le reste de la semaine, je vis au rythme de cette famille : je bosse, je me couche tard, je me leve un peu plus tard aussi, je me lie plus etroitement avec Kate amie de Kirstie, une Anglaise qui a epouse un local et qui vit en NZ depuis une quinzaine d'annees. On se retrouve a plusieurs deux soirees de suite sur la plage pres d'un feu de camp a... boire et a raconter plein de choses dont pas mal de n'importe quoi a vrai dire ! Je mange de l'excellent poisson (son nom = snapper) fraichement peche et fume a la methode kiwie (dans une vieille gaziniere desaffectee dans laquelle on place le poisson et au-dessous, deux petits recipients de "gelee" particuliere qu'on enflamme - le meme recipient de "gelee" qui sert a chauffer la fondue dans l'appareil du meme nom, vous voyez de quoi je veux parler ?!) et aussi du paua en beignet. Je suis tombee dans un nid d'adeptes de la zenitude et du no souci-land ! Cette philosophie de vie me plait bien et je la ferais bien durer...
Toutefois, je les quitte en cette fin de journee de mercredi 31/12 ; ils ne comprennent pas tres bien pourquoi tant il est vrai que je pourrais rester encore un peu mais j'ai envie de reprendre la route : il me reste encore quelques "trucs" a faire avant de retourner sur Northland, jeudi 8/01 prochain et surtout, je voudrais marcher dans le Victoria Forest Park en transitant par Reefton. Cette petite ville (1 000 habitants environ) connut une rapide fortune en 1870 lors de la decouverte, sur ses terres, de filons d'or. Elle fut egalement la 1ere de l'hemisphere Sud a disposer de l'eclairage public, avant meme certains quartiers de Londres ou de New York. Chaque annee d'ailleurs, a la mi-aout, a lieu le First Light Festival pour commemorer cet evenement. Tout le monde se deguise a la mode du debut du XXeme siecle et part dans la foret chercher de l'or. Je me laisse seduire par le charme de cette petite cite un peu vieillote ; j'y reste deux jours et demi et comme le temps se maintient au beau, j'y randonne beaucoup : Powerhouse Walk (petite promenade pour decouvrir les environs), Zig Zag Track (plus consequente et surtout avec de bonnes grimpettes), Murray Creek Walk (un circuit de plusieurs heures dans le bush ou je ne rencontre pas ame qui vive. D'ailleurs, la foret semble avoir ete devastee par une tempete ici car de nombreux arbres gisent a terre, brises voire carrement deracines et de nombreux eboulements et affaissements de terrains obligent le randonneur a se detourner du chemin trace). Ca me fait du bien et je repars en ce samedi fin de matinee pour rejoindre Blenheim et ensuite, Picton que je n'ai pas eu le temps de visiter a mon arrivee sur Southland. C'est de la que je reprendrai le ferry dans 4 jours.
J'ai un peu de peine de quitter cette ile qui m'a donne de grands moments de plenitude et de joie. Elle est d'une beaute sauvage et envoutante... et si inattendue parfois. Les paysages et les souvenirs qui s'y rattachent sont graves a jamais dans ma memoire.
Je sens bien que le temps passe vite et cela m'effraie un peu ; je ne suis vraiment pas pressee de rentrer en France. Mais pas d'anticipation nefaste, j'ai encore de nombreux jours devant moi et je dois encore aller a Sydney et sans doute, un saut dans une de ces iles du Pacifique... A suivre !
PS : j'ai cree un nouvel album nomme "SOUTHLAND MORE" et puis, mis quelques photos sur mon precedent commentaire.